En Kona en ex-Yougoslavie

Jour 15 : Kotor (Monténégro) - Gruda (Croatie)

La route en lacets de Kotor vers Cetinje est ouverte, j'avais prévu d'y aller pour avoir la "meilleure vue sur les bouches de Kotor" (depuis l'est)

En une dizaine de kilomètres, on passe du niveau de la mer à plus de 1000m d'altitude. La route en lacets comporte une quinzaine de virages en épingle, on peut s'arrêter à plusieurs d'entre eux pour observer la vue. La route est une route de montagne, pas spécialement large, la montée s'est bien passée, et lors d'un arrêt je vois un bus descendre, en fait il y a des bus de tourisme, des camions qui y passent. Lors de la descente (j'ai fait la montée et la descente par cette route), j'ai dû faire une marche arrière sur 300m pour laisser passer un bus  

Le golfe de Kotor



Le golfe de Tivat, avec l'aérodrome de Kotor



La route permettant la vue sur les bouches monte jusqu'à 1250m d'altitude. Avec cette élévation, les golfes de Tivat et de Kotor sont visibles ensemble, avec l'Adriatique au fond à gauche. Le détroit de Verige, ici caché par la montagne au centre, fait communiquer les deux golfes.
J'ai attendu de longues minutes, après un pique-nique, le temps d'écrire des cartes postales ... pour avoir cette vue. Il y avait tellement de nuages bas que par moments, c'était du brouillard intense et on ne voyait strictement rien vers le bas depuis les mêmes positions.





Ce lieu est le "terminus" en éloignement de mon voyage, les bouches de Kotor étant ce que j'avais prévu de plus loin.

Après la descente de cette route en lacets, j'entame le chemin du retour en refaisant le tour des bouches d'est en ouest.

Ici, vue de Perast vers le détroit de Verige.





Ici, ma voiture sur le côté ouest de l'entrée du détroit, où se trouve un restaurant. Je quitte les bouches en même temps qu'un paquebot.



Je rejoins le soir le premier village croate après la frontière.

Des paysages grandioses inondés de bleu, super

Jour 16 : Gruda (Croatie) - Međugorje (Bosnie-Herzégovine)

La voiture était branchée au CRO toute la nuit. Chargée à environ 95% quand je l'ai débranchée pour partir, le compteur affiche 632 km (mon record !)
Il faut dire que les 48h précédentes, je tournais autour des bouches de Kotor à une vitesse moyenne inférieure à 50km/h



Je reprends la route de Dubrovnik puis j'arrive à la frontière bosnienne de Neum où je quitte la route du littoral adriatique pour poursuivre vers l'intérieur des terres en Herzégovine (sud de la Bosnie-Herzégovine).



J'aurais pu passer directement du Monténégro à la Bosnie-Herzégovine via le côté serbe de la Bosnie (République serbe de Bosnie-Herzégovine -serbe-, l'une des deux composantes du pays avec la Fédération de Bosnie-Herzégovine -croate/bosniaque-) mais je lisais des avis où les douaniers demandaient de l'argent pour traverser lol, du coup j'ai évité et préféré prendre par la Croatie pour repasser par le poste-frontière connu de Neum (sur la route principale adriatique).

La voiture n'était pas rechargée complètement le matin, il y avait encore de la marge, j'arrive au maximum à une autonomie provisoire de 660 km (501 + 159 parcourus)



Je m'arrête pour faire un retrait de marks convertibles, la monnaie bosnienne, équivalente au mark allemand mis en place après la guerre, donc la moitié en euros. Même si le taux de change est constant, à des endroits, ils ne veulent pas d'euros ...



Je vais ensuite visiter la cascade de Kravica, à quelques km de la frontière croate. Ici, ce n'est pas le même pays, on peut s'y baigner.





Après Kravica, je me dirige vers Međugorje, la "Lourdes de Bosnie", ville des Apparitions de la Vierge en 1981. Croyant ou pas, on peut aller faire une halte.
Je n'ai pas pris de guide audio pour me traduire la messe en extérieur, j'ai juste écouté les chants qui semblaient bien être en serbo-croate à ce moment-là.







Je passe la nuit (ainsi que la suivante) à Međugorje. Ville touristique pour son aspect religieux, il y a de nombreux logements disponibles.

Jour 17 : Međugorje (Bosnie-Herzégovine) <-> Mostar (Bosnie-Herzégovine)

Je passe la journée à Mostar, la ville de l'Herzégovine, l'un des symboles de la guerre de Bosnie-Herzégovine. La grande visite de mon road-trip  

Sur la route Međugorje - Mostar, on rencontre pas mal de panneaux routiers en cyrillique avec la mention de Sarajevo. Première fois que je vois du cyrillique sur la route Des panneaux de l'époque yougoslave ... un peu comme certaines glissières de sécurité toutes rouillées ... on voit que ce n'est pas tout jeune ! Parfois les inscriptions en cyrillique (alphabet conservé par les Serbes) sont barrées pour ne laisser que celles en alphabet latin.

J'avais vu une borne accélérée sur le parking de la mairie de Mostar, je vais voir, je n'en ai pas vraiment besoin. C'est censé être gratuit mais je n'arrive pas à la faire fonctionner avec une carte RFID, par contre le branchement au CRO fonctionne sans authentification. C'est juste pour la photo comme quoi je suis bien allé en voiture à Mostar.    
Le parking étant payant, je vois une personne du coin aller à l'horodateur, je déplace ma voiture pour me garer au parking du campanile (le clocher) bien moins cher à 1€ la journée.



"Curiosité", la "tour des snipers", plus haut bâtiment de la ville lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine, d'où les Croates tiraient vers le côté bosniaque de la ville.
On y voit les impacts de tirs de riposte. Laissée en l'état, témoin de la guerre.



En pleine ville, pas loin du centre, quelques autres bâtiments en ruines n'ont pas été reconstruits ...



Je monte en haut du campanile de la paix (rien d'extraordinaire à l'intérieur, c'est moderne post-guerre tout en béton, juste plein de photos historiques sur la ville).



Depuis le haut du campanile, une vue d'ensemble sur la ville. On aperçoit à peine la rivière Neretva qui coule au milieu dans la verdure.
Parmi les constructions, un méli-mélo entre églises (communauté croate) et mosquées (communauté bosniaque).
Ici, vue du campanile vers le côté est de Mostar (historiquement bosniaque musulman). A l'opposé, du côté ouest de la ville, une grande croix est présente sur la colline.




Je me dirige ensuite vers le centre-ville historique de Mostar, avec le "Stari Most". Qui ne connaît pas le vieux pont de Mostar ?
Pont ottoman, sur la rivière Neretva séparant les communautés croate catholique et bosniaque musulmane, il avait été volontairement détruit en 1993 lors de la guerre de Bosnie-Herzégovine pour finalement être reconstruit avec l'aide de l'UNESCO.





Vue plein nord depuis le Stari Most, avec la mosquée Mehmed pacha et son minaret.



Je fais un tour à l'intérieur de cette petite mosquée ottomane, où l'on peut monter en haut du minaret pour avoir la meilleure vue sur le Stari Most.
Bon là, il ne faut pas être trop épais, sinon on reste coincé dans l'escalier du minaret ou on ne fait pas le tour en haut, tellement c'est étroit  



Vue plein sud du minaret de la mosquée (l'est à gauche, l'ouest à droite avec la croix)



Après cela, je vais visiter le Musée de la guerre et des victimes du génocide. Musée qui retrace les années de guerre de Bosnie-Herzégovine, entre 1991 et 1995, avec photos d'époque, des maquettes des camps de concentration, des témoignages de survivants, des objets de prisonniers, des gilets de Casques Bleus, des restes humains, l'histoire du massacre de Srebrenica et ses 8372 victimes ...









Et un espace d'expression libre "Don't go to war because your life will not be better. #StopTheWar" avec à disposition crayons et post-it pour coller au mur.
Très d'actualité, des messages récents font référence à l'Ukraine.




Pour terminer plus joyeusement, une vue en contre-plongée du Stari Most. Le temps où j'étais sur place, j'ai pu voir des jeunes locaux s'amuser à sauter du pont.




Je rentre à Međugorje pour ma seconde et dernière nuit en Bosnie-Herzégovine.

Jour 18 : Međugorje (Bosnie-Herzégovine) - Selište Drežničko (Croatie)

Je quitte Međugorje pour le chemin du retour. A quelques kilomètres de là, à Ljubuški, j'avais repéré sur la carte une borne 50kW, l'une des rares du pays (à peine 3 listées au-delà de cette puissance). Gratuite chez un concessionnaire d'utilitaires VW, je complète un peu en CCS.




Ayant l'autonomie suffisante pour ne plus recharger dans le pays, et ayant encore quelques cascades bosniennes prévues au programme, je choisis de ne pas rattraper l'autoroute croate mais de traverser la Bosnie-Herzégovine. La route par Livno longe la frontière croate, à moins de 10 km, séparée par les sommets montagneux.
Le long de cette route, je ne compte pas le nombre de maisons détruites par la guerre et jamais reconstruites, et pour la première fois, je vois ce qui était présenté au musée à Mostar, à savoir des panneaux "attention mines" avec la tête de mort, au bord de la route, ce qui dissuade de s'aventurer en dehors !

J'arrive dans le parc national de l'Una, dans le nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine, là où se trouvent plusieurs cascades.

La cascade de Martin Brod :



La cascade de Štrbački Buk, la rivière marquant la frontière à cet endroit, les aménagements étant sur la rive bosnienne, la Croatie étant en face :





Je passe ensuite par Bihać pour rejoindre la Croatie.



Pour l'anecdote, à ce poste-frontière, j'ai "loupé" l'arrêt  
En dehors des passages simplifiés de Neum, pour les autres postes-frontières, il faut s'arrêter deux fois à deux bâtiments différents (sortie du pays, entrée du pays). A cet endroit, il n'y a qu'un seul bâtiment (une seule structure avec un même toit) pour les deux.
Comme on peut le voir, il n'y avait personne dans mon sens de circulation, mais beaucoup de monde dans l'autre sens.
Je m'arrête au premier guichet, rideau fermé, j'avance au second, rideau fermé ... je continue et là j'entends "Stop !". Je fais marche arrière, je dis au gars qui est sorti rapidement que je ne savais pas où m'arrêter, et il me dit "Bosnia here, Croatia there". Oui, bah il faut arrêter de bavarder et ouvrir quand une voiture s'arrête !
Quelques mètres après, le guichet croate, vérification de l'identité ... je pars, je passe à côté du second guichet, et là j'entends "Stop !", oui il fallait s'arrêter au second guichet croate parce que ce sont les douanes (entrée dans l'UE) ... "Avez-vous quelque chose à déclarer ... alcool, tabac, fruits ...?" ... "euh des fruits oui, j'ai des pommes à manger pour mon voyage" (il ne va pas me demander de les sortir du coffre lol) ... "c'est bon, allez-y"
Voilà, c'était pour la petite histoire  

Je passe ma dernière nuit en Croatie, quelques kilomètres après la frontière, pas très loin des lacs de Plitvice que j'avais vus à l'aller.
La voiture est chargée au CRO dans la nuit. J'avais demandé au préalable pour un endroit où me charger, et à la maison ils avaient une prise spéciale visiteurs pour payer au juste tarif.